Cécile Metzger répond à vos questions

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> Est-ce que les images te viennent instantanément après une première lecture du texte ?

Il y a forcément des images qui nous viennent naturellement lorsque l’on découvre un texte pour la première fois. Alors certaines images me viennent effectivement immédiatement, pour certaines phrases – pas pour tout le livre ! Il y a certaines pages qui demandent plus de réflexions que d’autres, qui viennent moins naturellement ou spontanément. Et même pour celles qui viennent tout de suite à l’esprit, il se peut qu’elles ne ressemblent finalement en rien dans la version finale du livre ! Mais elles servent de base pour développer l’univers graphique autour d’une histoire. Les premiers sentiments et les premières images qui nous viennent à l’esprit en lisant une histoire me semblent très importants pour déterminer l’atmosphère des illustrations.

> Quel est ton processus créatif ?

Je commence souvent par prendre un moment au calme, sans me presser, pour m’immerger dans le texte et noter toutes les idées et sentiments qui me viennent à l’esprit en lisant le texte. Petits croquis, idées notées avec des mots, je consigne toutes les possibilités qui me traversent l’esprit pour être sûre de n’en perdre aucune. Les premières idées qui nous viennent en découvrant un projet sont importantes mais peuvent également s’envoler très vite si on ne les met pas noir sur blanc ! A partir de cela, au fil des jours, j’y reviens et les retravaille. Je garde mes préférées et ajoute des détails. Tout se construit doucement sur ces premières notes et croquis. C’est un peu comme une sculpture, je pars d’un bloc d’idées et de ressentis un peu flous, et je les « taille » pour arriver à quelque chose de plus net, précis et détaillé. Parfois, le résultat final ne ressemble pas du tout à ces premières idées, et pourtant elles en sont la fondation !

> En moyenne, quel est ton % de droit d’auteur et arrives-tu à vivre de ton travail ?

Je travaille avec des éditeurs français, mais aussi étrangers. Le pourcentage de droits d’auteur varie beaucoup d’un pays à l’autre. Je dirais que les pourcentages dans mes contrats ont pu varier de 3 à 10%*. Les livres que j’ai illustrés auprès d’éditeurs français ne me permettent malheureusement pas de vivre, contrairement à ceux que j’ai illustrés pour des éditeurs américains, par exemple. Cependant, j’ai la chance de pouvoir travailler sur des projets variés, pas seulement des albums jeunesse, et les autres projets me permettent de vivre de mon métier. Ce que je ne pourrais malheureusement pas faire si je travaillais exclusivement sur des albums jeunesse pour des éditeurs français.

> Quels conseils donnerais-tu à un.e auteur.e ou illustratrice.teur pour faire connaître son travail ?

Nous avons la chance qu’Internet nous aide beaucoup dans ce domaine. C’est notamment grâce à Instagram que j’ai réussi à trouver mes premiers clients (et pas seulement les premiers d’ailleurs) ! Instagram peut être un peu difficile parfois, il y a des algorithmes compliqués à comprendre. Malgré cela, si on arrive à construire une jolie relation avec les gens qui nous suivent sur ce réseau, cela ouvrir plein de portes sur de beaux projets – car avoir des gens qui suivent et aiment notre travail sur cette plateforme peut nous donner de la visibilité auprès de clients, d’éditeurs, … Partager son travail et son processus en ligne peut être intimidant, et chronophage, mais les jolies choses qui en découlent en valent la peine.

*A savoir, le % droit d’auteurs chez Obriart s’approche des 10%

Cécile Metzger a deux titres chez Obriart éditions